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Des Vacances à Monocycle en France

Difficile de s’évader à l’étranger en ce moment, la tendance est plutôt aux vacances en France. Nous nous sommes rapprochés de Noé qui nous raconte son voyage à monocycle (Oregon) du Tarn au Cantal.

(Récit raconté par Noé, lui-même)

J’ai commencé le monocycle à l’âge de 13 ans si je me souviens bien. J’ai appris tout seul sur un 20 pouce standard, mais avant ça j’ai fait beaucoup de VTT en club et notamment du VTT trial. Je pense que ça m’a bien servi pour apprendre le monocycle plus rapidement.

J’habite dans une petite ville à 1h de Toulouse où il n’y a pas de club à proprement parler. En revanche, il y avait un petit groupe d’initiation auquel j’aimais bien aller partager la passion du mono.

Depuis deux ans et demi maintenant, je roule essentiellement avec « Oregon ». C’est un muni de chez Qu-ax, en 27,5, que j’ai prénommé ainsi en référence à un album pour enfant que j’aime beaucoup: Le Voyage d’Oregon.

Quand je l’ai acheté, j’avais déjà en tête les voyages, et donc les bagages. Comme je suis petit, je ne peux pas rouler sur des plus grandes tailles de roues. Mais disons que je me suis bien accoutumé à cette contrainte : je banie le plat et je trace mes itinéraires dans des zones vallonnées et accidentées, où les petites roues deviennent un avantage.

J’ai progressé avec ce monocycle. Au début c’était 30 km, puis 50, 60, 70 km… Des premiers cols, des premières aventures sur deux jours, puis quatre jours…

L’an dernier, j’avais à peine 17 ans et j’ai fait un premier voyage autour de l’Aveyron, l’Aubrac et le Cantal. Ca a duré 16 jours et j’avais adoré cette sensation de liberté. Donc cette année, je suis reparti !

Au départ, j’avais des idées de sommet que je voulais grimper, mais pas vraiment d’objectifs.

Et puis j’ai eu l’idée de suivre la ligne de partage des eaux. Cela signifiait qu’il faudrait toujours remonter sur les crêtes, et c’était comme un jeu de chercher sur la carte cette ligne invisible.

Du point de vue technique, je voyage avec une autonomie de 3/4 jours.

J’essaye d’alléger au maximum le poids du sac en utilisant des sacoches et porte-bagage.

J’ai donc une tente et un duvet pour bivouaquer, un petit réchaud à alcool, et quelques habits de rechange et pour la nourriture, c’est presque au jour le jour.

J’avais aussi hésité à changer la taille de mes manivelles, mais finalement le 125-145 mm est un bon compromis pour la montagne, ça permet de monter les pentes à 10% voire plus !

Cette année, il y avait aussi « Lulu » ce renard devenu ma mascotte. Il n’y aura jamais assez de fantaisie de toute façon !

Le trajet était assez costaud, avec 50 km par jour et du dénivelé. Ce qui n’a pas aidé non plus, c’était la météo. Je n’avais jamais roulé sous une tempête de pluie…

Il s’est passé énormément de chose en 19 jours de voyage. Le monocycle a cette chose de génial qui est de tout rendre plus intense, plus fort.

Il y a aussi beaucoup de moments ironiquement drôles. Je me marre beaucoup en lisant le nom des lieux-dits et village que je traverse.

La nuit où a commencé l’alerte orange à l’orage, je me suis réfugié sous un abri de bois. J’essayais de m’endormir mais il y avait un bruit étrange. Au final, c’était un chat, qui ne voulant pas se tremper non plus, a passé la nuit à essayer de rentrer dans la tente, et m’a réveillé en sursaut le matin en sautant dessus. Je ne sais pas si c’est grâce au nonocycle, mais je ne suis jamais seul bien longtemps.

Si je devais donner un conseil…. Dormez bien la nuit et ménagez-vous ! .

Le voyage peut être un regal et un cadeau quand on est en forme, mais peux aussi être un cauchemar quand on est fatigué. En monocycle, un instant d’inattention et on chute ou on fait un écart. Et puis lutter contre le vent et les routes en dévers en monocycle peut devenir un calvaire.

Mais rassurez-vous, avec une bonne nuit, on repart comme au premier jour et pour une aventure sportive et humaine des plus enrichissantes !

J’ai déjà de nouvelles idées d’aventure pour ces prochaines années, et c’est vrai que le monocycle est mon moyen de transport préféré. Il ouvre des portes à la discussion, à des moments de partage avec des personnes passionnées et passionnantes. Je n’en doute plus: ce qui peut se faire à vélo se fait aussi en mono.

Il n’y aura jamais trop de fou sur les chemins et il y a de la place pour tout le monde, alors enfourcher votre engin et mettez du fun dans vos envies.

 

De Nonocycliste