Les dernières Coupes de France de Monocycle en chiffres
Vous adorez les chiffres ? Faire des statistiques, c’est toute votre vie ? Dans ce cas, vous êtes au bon endroit ! Aujourd’hui, on va se pencher sur les chiffres des dernières CFM. Sortez votre tableau Excel, prévoyez les cachets d’aspirine et c’est parti !
Nombre d’inscriptions
Commençons par le commencement : depuis 2016 et le début de nos statistiques, on observe globalement une augmentation du nombre de compétiteurs et compétitrices inscrit·e·s à l’événement. En outre, la parité hommes/femmes tend à s’améliorer : d’une répartition de 2/3 d’hommes et 1/3 de femmes, nous sommes désormais plus proches de 3/5 d’hommes et 2/5 de femmes. Objectif : 50/50 !


Si vous avez bien suivi nos dernières assemblées générales, vous savez que cela va de pair avec le développement et la structuration du monocycle en France. Nous n’avons jamais eu autant de licencié·e·s qu’aujourd’hui ! De moins de 650 licences pour la saison 2016/2017, nous approchons doucement de la barre symbolique des 1 000 avec plus de 930 adhérent·e·s la dernière saison ; une augmentation qui se perçoit donc dans les inscriptions aux CFM.
Autre point à noter : les deux dernières CFM ont accueilli de nombreux monocyclistes venant de l’étranger : Allemagne, Suisse, Autriche, Italie, Pays-Bas, … On dénombre environ 80 monocyclistes venant de pays voisins en 2024. Reste à voir si la tendance se poursuit au fur et à mesure des éditions, selon leur localisation. Il est fort probable que la situation alsacienne des deux dernières éditions a fortement joué sur la présence de nos voisin·e·s, mais l’influence de l’Unicon 20 organisé en France peut également expliquer cette tendance.
Répartition par disciplines
Une CFM, c’est 7 à 8 jours d’événements et plus de 25 épreuves différentes. Certaines épreuves sont fortement plébiscitées, d’autres sont un peu plus en retrait. Globalement, nous obtenons les répartitions suivantes :


C’est dense, mais nous allons prendre le temps de plonger dans les données, ne vous en faites pas !
L’athlétisme, aussi connue sous le nom de « journée d’attente »
Avez-vous déjà discuté avec le directeur des compétitions d’athlétisme le jour de ses épreuves ? J’en doute, car vous le verrez courir dans tous les sens. Est-il vraiment occupé ou fait-il semblant d’avoir du travail ?


En 2024, notre cher directeur a dû gérer 2 épreuves avec 200 compétiteur·rice·s ou plus (100m, Parcours IUF). Si l’on se réfère aux graphiques précédents, ce sont deux des trois plus grosses épreuves. Le 400m et la Lenteur avant sont également deux épreuves très plébiscitées.
Plus en détails, cette année, une épreuve toutes disciplines confondues comportait en moyenne 110 participant·e·s. Sur les 10 épreuves d’athlétisme présentes en 2024, 6 d’entre elles dépassaient cette moyenne. On a donc affaire à une famille d’épreuves globalement très appréciées, malgré les temps d’attente parfois très longs entre deux courses. Cela s’explique probablement par la facilité d’accès à ces disciplines : elles sont accessibles à n’importe quelle personne sachant simplement rouler, tout en offrant un cadre sécurisant : il est impossible de se perdre ou de se faire mal à 20 km de son point de départ.
Dans cette famille, nous observons tout de même 3 épreuves moins plébiscitées : les sauts en longueur et en hauteur, ainsi que le Stillstand. Leur technicité plus élevée est sans doute la raison de l’engouement moindre pour ces épreuves.
Du côté des pourcentages, on observe une certaine stabilité : la plupart des épreuves ne gagnent ni ne perdent des concurrent·e·s plus rapidement que la CFM ne gagne ni ne perd d’inscrit·e·s. On observe tout de même que le 30m Wheel Walk, les sauts et le Stillstand semblent doucement progresser tandis que ce sont les épreuves les plus difficiles d’accès comme mentionné plus haut. Cela est-il dû à une amélioration globale du niveau de nos pratiquant·e·s ? Difficile à dire, et ces chiffres restent sujet à caution. Attendons de voir les chiffres des prochaines années !
L’artistique, ou le patinage sur une roue
Du pop-corn, une boisson, un siège, et c’est parti pour une soirée à observer les freestylers et freestyleuses défiler dans leurs plus beaux costumes !


Les épreuves artistiques (« Freestyle ») sont l’occasion de voir des numéros travaillés, de belles figures et des chorégraphies impressionnantes. Durant les années pré-Covid, une belle dynamique s’était installée. Le nombre de paires et de groupes augmentait rapidement. Cependant, la crise sanitaire a mis un coup d’arrêt à ces disciplines et le redémarrage, bien qu’allant dans le bon sens, semble lent. Est-ce dû aux difficultés à s’entraîner dans un gymnase durant 2 saisons ? Peut-être. Côté CNM, il serait donc bon de que nous mettions l’accent sur cette discipline afin de l’aider à continuer son développement.
Si l’on regarde les pourcentages, les épreuves artistiques restent assez minoritaires et sont en-dessous de la moyenne. Cela s’explique par la difficulté de travailler et de produire un enchaînement complexe, à laquelle s’ajoute la pression de se retrouver face à un public. C’est donc un gros engagement qui demande une longue préparation, contrairement à d’autres épreuves pour lesquelles on peut s’inscrire sans réel entraînement.
Les courses sur route, ou « ce serait plus rapide sur deux roues, non ? »
Les courses sur route regroupent majoritairement deux épreuves : le 10 km et le marathon (42,195 km). La première a l’objectif d’être accessible allant de la balade de 17 minutes à la course d’endurance d’une heure, tandis que la seconde est une réelle épreuve d’endurance pour tout le monde.


Assez naturellement, on se rend compte que le 10 km est l’épreuve la plus plébiscitée en CFM. C’est toujours elle qui affiche les plus hauts niveaux d’inscriptions. Comme le 100m, c’est une épreuve très accessible, pour laquelle il suffit de savoir rouler. Nous observons tout de même une grosse différence entre les catégories standard et illimité. En effet, la catégorie standard permet de réutiliser le monocycle d’athlétisme, tandis que la catégorie illimité nécessite un autre monocycle, potentiellement beaucoup plus coûteux.
Le marathon, quant à lui, est bien plus exigeant. Peu nombreuses sont les personnes s’engageant dans une telle épreuve. Les répartitions entre les catégories standard et illimité sont ici assez équitables, témoignant probablement d’un bon équilibre.
Ces chiffres nous conduisent à deux conclusions :
- L’épreuve du 10 km illimité n’est peut-être pas ce qui est recherché par les monocyclistes. La distance est potentiellement trop courte, ou la course pas assez intéressante. Des discussions au sein de la fédération internationale, l’IUF, sont en cours afin d’introduire d’ici quelques années un format de course contre la montre qui pourrait à terme remplacer le 10 km illimité.
- Le marathon est une épreuve mineure des CFM. Si une édition ne propose pas de marathon, bien que dommage selon certaines personnes (votre serviteur le premier !), le nombre de monocyclistes impactés est faible. Ainsi, le choix de remplacer le marathon par une course de côte lors de la prochaine CFM nous semble totalement pertinent.
Les sports collectifs, ou « fais-moi la passe… Oups, il y avait un adversaire entre nous deux »
Les CFM proposent un à trois tournois de hockey et de basket : Tournoi A, Tournoi B, Tournoi junior. Les tournois B et junior sont l’occasion de s’initier à ces disciplines en compétition, tandis que les tournois A voient s’affronter les meilleures équipes françaises. Du beau spectacle pour tout·e amateur·ice de sports collectifs !


Comme pour les épreuves artistiques, nous observons un effet « crise sanitaire ». Cependant, le basket semblait déjà commencer à stagner. La disparition d’événements phares comme le tournoi de Bron ou celui de Louvain-la-Neuve en Belgique en est malheureusement le témoin. Espérons que de nouveaux événements viennent reprendre le flambeau pour continuer à attirer du monde.
Du côté du hockey, il y avait déjà moins d’inscrits qu’en basket. Cela s’explique probablement par le nombre réduit de tournois de hockey au fil des saisons. Si nous souhaitons développer cette discipline en France, il faudra mettre des moyens sur la table.
Le tout-terrain, ou « aïe mon popotin, la racine était cachée sous les feuilles »
Les CFM proposent généralement une seule épreuve de tout-terrain : le cross-country. Cependant, d’autres épreuves comme le cyclo-cros, la descente ou la montée impossible peuvent être présentes. Cela dépend fortement de la topologie des lieux.


Le cross-country est l’une des épreuves les plus plébiscitées en CFM. Comme l’épreuve du 10 km, c’est une discipline qui se pratique assez facilement : pas besoin de gymnase pour rouler sur les chemins ! Le cyclo-cross, quant à lui, semble également très apprécié. Les deux éditions qui ont proposé une telle épreuve ont vu de forts taux de participation. Il en va de même pour la descente. Nous avons donc affaire à une catégorie globalement porteuse : nombreuses sont les personnes qui apprécient se mettre en instabilité dans les chemins et sentiers. Après tout, n’est-ce pas la continuité logique de l’apprentissage du monocycle, objet instable par excellence ?
Les épreuves urbaines, ou « pourquoi ma roue elle est toute voilée ? »
Les épreuves urbaines sont des épreuves techniques dans lesquelles la prise de risque est souvent réelle. Leur accessibilité est donc assez faible.


Le trial est la discipline phare de cette catégorie. Globalement dans la moyenne de toutes les disciplines du mono, elle attire des personnes de tout niveau, notamment grâce à son système de zones à difficulté croissante : les premières zones peuvent être réussies par des personnes sachant simplement rouler et sauter, tandis que les dernières zones sont extrêmement difficiles et seule une poignée de monocyclistes sont capables de les cocher.
Dans la continuité, le speed trial a été plutôt plébiscité lors de son apparition en 2023. Son format de duel rend la discipline intéressante, et assez différente du trial traditionnel. Elle a donc totalement sa place dans le panel des disciplines urbaines.
Le flat et le street ont connu un déclin certain ces dernières années. La tendance semble être la même dans le skate, discipline cousine. Cependant, il semble y avoir un regain d’intérêt depuis la précédente édition de la CFM, avec de nombreux jeunes qui se lancent dans ces disciplines grâce, notamment, au travail d’Eddie Ducol. Reste à voir si la tendance se poursuit !
Le challenge poussin, ou le fameux « mince, quel âge aura mon enfant au 1er janvier de l’année N+1 s’il est du 18 novembre ? »
Le challenge poussin est un ensemble d’épreuves destinées aux enfants de 6 à 10 ans. Il permet de s’initier aux compétitions, sans pour autant avoir la pression du podium. L’objectif n’est pas de classer les enfants pour leur éviter de se mettre en danger.


Bien que le nombre d’inscrits semble globalement progresser, la crise sanitaire s’observe encore une fois. Il est fort probable que l’arrêt de toutes les manifestations sportives pendant un temps n’a pas permis aux jeunes de découvrir ou de s’initier à notre sport. Puisque ces enfants représentent l’avenir de notre sport, nous nous devons de faire des efforts supplémentaires pour les amener à s’initier et à intégrer le monocycle dans leur vie. C’est un sujet de longue haleine sur lequel la CNM a commencé à se pencher. Il est notamment question de réfléchir au format actuel du challenge poussin, à sa pertinence, et à ses possibles évolutions. N’hésitez pas à nous faire part de vos avis sur le sujet, ils nous permettront de nous orienter au mieux vers ce qui est attendu par la communauté.
Le mot de la fin
Vous êtes encore là ? Félicitations ! Vous avez sans doute plein de questions, et il manque très probablement des chiffres que vous auriez aimé avoir. N’hésitez pas à nous solliciter sur le sujet, soit directement en commentaire de cet article, soit via le formulaire de contact de monocycle.info. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux interrogations, et d’éventuellement compléter ou corriger cet article.
Source des données et données brutes
Ces données ont été extraites du logiciel UDA. Ce logiciel est celui que l’on utilise pour gérer les inscriptions aux différents événements majeurs de monocycle depuis le milieu des années 2010.
Ci-dessous, les données brutes si vous souhaitez faire vos propres statistiques :
2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2023 | 2024 |
---|---|---|---|---|---|
300 | 255 | 285 | 307 | 369 | 358 |
Catégorie | ̨Épreuve | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2023 | 2024 | Moyenne |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Artistique | Solo | 12 | 24 | 19 | 23 | 10 | 17 | 18 |
Artistique | Paire | 21 | 14 | 30 | 37 | 17 | 26 | 24 |
Artistique | Groupe | 33 | 14 | 38 | 54 | 30 | 37 | 34 |
Athlétisme | 100m | 171 | 148 | 156 | 190 | 191 | 216 | 179 |
Athlétisme | 400m | 161 | 136 | 148 | 188 | 178 | 195 | 168 |
Athlétisme | 4 x 100m | 113 | 126 | 146 | 128 | |||
Athlétisme | 30m Wheel Walk | 54 | 54 | 65 | 103 | 82 | 94 | 75 |
Athlétisme | 50m un pied | 98 | 91 | 97 | 124 | 124 | 141 | 113 |
Athlétisme | Saut en longueur | 50 | 45 | 46 | 49 | 59 | 83 | 55 |
Athlétisme | Saut en hauteur | 48 | 47 | 49 | 45 | 49 | 78 | 53 |
Athlétisme | Stillstand | 34 | 44 | 63 | 47 | |||
Athlétisme | Lenteur avant | 124 | 118 | 115 | 156 | 130 | 180 | 137 |
Athlétisme | Lenteur arrière | 76 | 77 | 79 | 111 | 83 | 104 | 88 |
Athlétisme | Parcours IUF | 158 | 145 | 149 | 179 | 179 | 200 | 168 |
Challenge poussin | Challenge poussin | 31 | 26 | 28 | 36 | 29 | 31 | 30 |
Courses sur route | 10 km – total | 179 | 159 | 159 | 200 | 244 | 223 | 181 |
Courses sur route | 10 km – standard | 130 | 108 | 114 | 149 | 168 | 152 | 126 |
Courses sur route | 10 km – illimité | 49 | 51 | 45 | 51 | 76 | 71 | 55 |
Courses sur route | Marathon – total | 65 | 52 | 63 | 72 | 95 | 84 | 72 |
Courses sur route | Marathon – standard | 30 | 23 | 33 | 41 | 49 | 40 | 36 |
Courses sur route | Marathon – illimité | 35 | 29 | 30 | 31 | 46 | 44 | 36 |
Sports collectifs | Basket | 120 | 96 | 145 | 139 | 144 | 150 | 125 |
Sports collectifs | Hockey | 65 | 62 | 81 | 107 | 72 | 79 | 78 |
Tout-terrain | Cyclo-cross | 146 | 185 | 166 | ||||
Tout-terrain | Cross-country | 96 | 151 | 155 | 199 | 226 | 197 | 171 |
Tout-terrain | Descente | 187 | 187 | |||||
Tout-terrain | Montée impossible | 110 | 110 | |||||
Urbain | Flat | 21 | 23 | 9 | 15 | 17 | 36 | 20 |
Urbain | Street | 12 | 19 | 16 | 13 | 19 | 39 | 20 |
Urbain | Trial | 103 | 94 | 87 | 95 | 113 | 120 | 102 |
Urbain | Speed Trial | 54 | 60 | 51 | ||||
Moyenne | 78 | 74 | 77 | 95 | 99 | 110 |