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Sommaire :
Apprendre à rouler à quelqu’un avec Max Bernery
Initiateurs de monocycle
Apprendre le monocycle à autrui est source de partages aussi drôles qu’intéressants en de nombreux points tant pour l’initiateur que pour l’initié.
Souvent lancés dans cette aventure, malgré nous, entre amis, en famille, ou dans un cadre plus professionnel, il semble important d’être attentif et éveillé sur les risques liés à la pratique de cet engin.
Au minimum trois éléments sont à prendre en considération: l’environnement, le matériel, et les personnes.
Voici quelques conseils pratiques qui vous aideront à installer un cadre sympathique et sécurisant pour apprendre aux autres à rouler à monocycle et, dans le meilleur des cas, leur faire aimer ça.
Environnement
Privilégier un sol lisse, plat et sec, pour commencer c’est toujours plus rassurant que les pierriers des calanques marseillaises…
Une patinoire c’est lisse et plat, mais c’est risqué pour des raisons que nul d’entre nous n’est censé ignorer, alors on dira qu’une bonne vieille nappe de béton bien coulée serait l’idéal…n’en déplaise aux écolorouleurs(euses).
N’encouragez pas non plus la DDE à bétonner sans foi ni loi, ce ne sera pas nécessaire… !
Un gymnase, ou le parquet de la nouvelle salle de danse de la MJC Ducoin c’est super. Si vous utilisez des pédales en fer et des pneus noirs qui marquent bien le sol, vous verrez le visage de ceux qui vous en auront ouvert les portes se déconfire peu à peu. C’est normal, ici le monocycle devient nettement moins « sympa et original », alors des fois, les pédales plastiques et des pneus appropriés c’est chouette. (Cf. la partie sur le matériel)
Eviter de commencer sur la terrasse de chez mémée en prenant appui sur la baie vitrée.
Enfin, choisir un endroit dégagé et plus calme que le parking de Carrefour un samedi après-midi permet une meilleure concentration de votre apprenti(e) rouliste alors… pourquoi s’en priver !?
Matériel
Jeter un coup d’œil, et de clé si nécessaire, à la visserie c’est vachement gentil car apprendre le monocycle avec des manivelles bien serrées c’est bon pour le moral et pour la durée de vie (…du matos, mais aussi pour celle du futur « unikamikaze » qui vous regarde déjà avec des yeux pétillants devant l’étendue du programme qui l’attend).
Le réglage de la selle c’est sérieux, on peut rigoler bien sûr…mais d’autres choses. Les débutants doivent souvent changer la hauteur avant de trouver celle qui leur convient le mieux. On remarque qu’une selle réglée haute, facilite au départ l’assise du monocycliste. Cependant, il n’est pas conseillé d’avoir la jambe complètement tendue lors de son passage au plus bas du pédalier.
Lorsqu’il n’y a qu’une selle à régler, ça s’appelle le bonheur. Lorsqu’il y en a 17, c’est la corvée car 17 multiplié par 3 ou 4 réglages ça peut prendre du temps et de l’énergie. Dans ce cas, le système à « serrage rapide » est intéressant, mais veillez à ce que les tubes de selle coulissent facilement pour que les gens soient rapidement autonomes avec ça.
Le gonflage du pneu a aussi son influence mais faut pas chipoter pour autant…, du moment qu’il n’est pas complètement à plat ça peut aller. L’important c’est que votre poulain, lui, soit gonflé à bloc…
Les pédales en plastiques sont bienvenues dès lors que vous pratiquez en intérieur.
Souvent, un stage monocycle en intérieur laisse une très jolie frise noire tout le long des murs des locaux occupés. Ainsi, soit tout le monde aime et c’est tant mieux, soit vous vous mettez rapidement à la peinture.
Si vous utilisez des supports à l’équilibre (murs, barres, chaises, tables, congélateurs, poteaux, voitures, bus, camions et autres), vérifiez qu’ils ne présentent pas trop de dangers style des trucs qui piquent qui coincent, qui râpent, ou qui coupent comme par exemple la baie vitrée de la terrasse de chez mémé une fois cassée.
Faire du monocycle une bière à la main c’est dangereux. Si si … il me semble important de le rappeler… Versez-la donc dans un gobelet en plastique si vous y tenez.
Personnes
Conseiller de mettre des chaussures peut arriver, n’hésitez pas.
Faire ou faire faire ses lacets, lorsque chaussures il y a, c’est aussi du bon sens, continuez !…
Montres, colliers, bagues, bracelets, ça ne sert pas à trouver l’équilibre sur une roue alors faites des dons à la FFM vous verrez ça équilibrera d’autres choses. En plus, on évite de se blesser en sauvant son élève des éventuelles chutes catastrophiques et irréversibles pour sa santé. Oui, c’est dommage de se faire mal pour si peu, surtout quand on peut éviter cela en soutenant l’action de sa fédé préférée.
La manière d’assurer la personne compte beaucoup. Le confort et la sécurité c’est de lui soutenir l’avant bras par le poignet et le coude en lui présentant vos deux mains paumes vers le ciel (voir figure), et en se positionnant légèrement en avance sur elle et sur le côté de son choix. Cela ne doit être qu’une simple mise en confiance, car trop d’appui nuit à la progression dans une recherche d’équilibre.
Le principal réside dans la position du dos qui doit être le plus droit possible…mais pas aussi raide que la justice de certains pays dans certains domaines.
Le bon conseil c’est que le monocycle c’est comme la vie, c’est plus simple quand on regarde où on va. Attention l’inverse fonctionne aussi, on va où on regarde…
…Porte ton regard là où tu désires aller et regarde le plus loin possible.
Avec Ange Nguyen Tam Truc
« Peut-on apprendre le monocycle à n’importe quel âge ?», «Pourquoi se décide-t-on un jour à faire du monocycle ?», «Quel plaisir peut-on éprouver à pratiquer cette discipline ?», « Pourquoi après plusieurs années persévère-t-on dans cette activité ?», « Comment faire partager son plaisir de rouler sur une seule roue ?», « Comment concevoir un enseignement du monocycle ? ».
Si vous vous posez ce genre de questions, passez votre chemin … et remontez sur votre monocycle.
Par contre, si votre problème c’est justement chercher à monter et pouvoir rouler sur une unique roue alors ce qui suit va vous concerner.
Les premiers pas
Cette phase initiale d’apprentissage a pour seul objectif d’apporter les premières sensations en simplifiant les problèmes d’équilibre. L’idée est de permettre au débutant de rouler sur une roue sans autre contrainte que de pédaler, la selle coincée entre ses cuisses. Vous avez deux possibilités pour démarrer ; soit à l’aide d’un mur, soit en vous appuyant sur l’épaule d’un partenaire.
Autres possibilités: un grillage, une balustrade, des barrières métalliques mobiles, des barres parallèles de parcours de santé, une rampe, un caddie de supermarché, des barres de danse, une crosse de hockey ou deux grands bâtons de ski.
Notez cependant que les dispositifs les plus « confortables », ceux qui donnent un sentiment de facilité, seront les plus difficiles à quitter plus tard.
Le mieux serait soit de trouver un long couloir étroit, soit de pouvoir être aidé par deux personnes sur lesquelles on va s’appuyer.
Le mur a l’avantage d’être disponible autant de temps que l’on veut; cependant un mur bien configuré est difficile à trouver.
L’intérêt des partenaires réside dans les encouragements et les conseils qu’ils vont donner à l’apprenti. De plus, la pratique du monocycle en groupe est intéressante pour progresser régulièrement et plus longtemps; mais la mobilisation de deux personnes limite le recours à ce genre d’aide.
Ce compromis me semble finalement raisonnable pour bien accompagner les premiers pas. Faire rouler le débutant une ou deux fois avec l’aide des épaules de deux partenaires puis ne s’aider plus que d’un mur. Cela va permettre de se débrouiller rapidement tout seul et d’y consacrer tout le temps nécessaire.
En vous appuyant sur les deux épaules de vos partenaires, pensez juste à vous tenir le plus droit possible; un peu comme les cyclistes qui roulent sans tenir leur guidon. Asseyez-vous confortablement sur la selle et stabilisez-vous en pesant fortement sur les deux pédales simultanément. Quand vous vous sentirez parfaitement positionné sur votre monocycle, commencez à pédaler régulièrement et essayez de contrôler la position de la roue afin qu’elle ne s’échappe ni devant ni derrière vous. Progressivement, essayez de vous équilibrer de plus en plus légèrement sur vos bras en vous enfonçant franchement dans le creux de votre selle.
Vous devrez contracter votre ceinture abdominale (reins, abdominaux, dos, hanche, bassin…). Il faut bien contrôler l’ensemble des muscles qui maintiennent le bassin pour stabiliser votre position au-dessus de la roue.
Attention messieurs ! Vous devez impérativement, avant de chevaucher votre monocycle, sortir vos « bijoux de famille » bien en avant. Il ne faudrait pas s’asseoir lourdement dessus. Plongez élégamment la main au fond de votre slip et placez-les correctement (le port d’un short de cycliste bien ajusté évite cet inconvénient). C’est peut-être ridicule de le mentionner de cette façon mais un homme averti en vaut deux…
Ces premiers pas ne doivent pas se prolonger au-delà de 3 ou 4 séances car tous ces dispositifs ont l’inconvénient d’induire une posture artificielle. C’est comme si on apprenait à faire du vélo en longeant un mur pour s’équilibrer. En effet, la position du buste, des bras et de la tête est faussée par le souci de s’équilibrer grâce au mur et le coup de pédale n’est pas assez dynamique.
Se préparer à rouler
A ce stade d’apprentissage, on doit prendre certaines précautions et suivre une petite préparation spécifique. Les premières précautions utiles, en monocycle, sont de deux ordres : les protections à porter et le choix du terrain d’évolution.
Il faut retenir qu’il n’y a, à mon avis, qu’un type de protection qui soit immédiatement indispensable: ce sont les protège poignets.
Les protège-tibias et le casque seront nécessaires un peu plus tard. Se contraindre à se protéger tout le temps au maximum crée une situation où l’on va facilement oublier voire où l’on finit par laisser tomber ses protections. Donc, au début, associez la pratique du monocycle au port des protège poignets: « Pas de monocycle sans ces protections-là ! ».
Le choix du terrain est une affaire de bon sens. Un environnement calme, où l’on peut évoluer dans une allée peu accidentée et en terre battue, ou un sol stabilisé, ou bien un gymnase ou un terrain de sport seront parfaits. Je conseille d’évoluer sur un terrain très légèrement en pente. Cela va aider à s’élancer plus naturellement.
La préparation vient d’être abordée sous l’aspect « découverte des premières sensations ». La suite va vous conduire à vous habituer à tomber, chuter, choir… Cette nouvelle étape doit faire l’objet d’un véritable apprentissage.
S’entraîner à sauter debout, c’est-à-dire à retomber sur les deux pieds, constitue le moyen le plus sûr pour éviter les mauvaises chutes. Ce n’est pas exagéré de dire que cet entraînement est une des clés de votre réussite; sinon l’étape suivante sera abordée avec beaucoup trop d’appréhension.
Exercez-vous à sauter puis à arriver systématiquement sur les pieds sans retenir le monocycle. Le but de la manoeuvre, est d’éviter absolument de chuter à plat ventre ou d’atterrir sur les fesses ou le dos.
Ne vous préoccupez pas de rattraper votre selle car votre position sera complètement perturbée par cette obsession.
Cela reviendrait à affronter deux problèmes contradictoires en même temps. Quand on s’exerce à retomber sur ses pieds, on s’habitue à chuter bien droit et on se concentre sur sa réception. Par contre, si l’on cherche à rattraper son monocycle, on doit se baisser et penser à saisir correctement sa selle.
Va donc se poser le problème des déchirures de la selle dues aux chutes répétées du monocycle. Il faudra soit tomber sur un sol souple soit protéger votre selle. Ma selle est équipée d’une bande caoutchoutée (un morceau de chambre à air fendu dans la longueur recollé sur lui-même et lavé au savon pour améliorer l’adhérence) qui vient recouvrir l’avant et l’arrière en entourant la tige de selle.
La chute va devenir plus rapide au fur et à mesure de votre apprentissage. Lorsque vous parviendrez à rouler quelques mètres, exercez-vous à vous réceptionner en faisant plusieurs pas vers l’avant. Votre réception sera complètement amortie et vous éviterez en cas de chute violente de tomber sur les pieds puis sur les genoux et sur les poignets. Un conseil tout bête: ne laissez pas traîner de grandes boucles de lacet. Elles s’accrocheront à coup sûr et on se retrouve brusquement le nez sur le macadam (Ça m’est réellement arrivé et je ne suis pas le seul).
L’échauffement est le deuxième volet de la préparation. Après quelques jours de pratique, des crispations au niveau du cou, des épaules et des bras sont fréquentes. Il ne faut donc pas hésiter à inclure des exercices d’échauffement et de relaxation avant, pendant ou après l’activité.
S’élancer
C’est le moment de se jeter à l’eau. Pour apprendre à nager, il n’y a pas d’autre solution. On peut passer des heures à simuler les mouvements de la brasse sur un tabouret mais cela n’aura qu’un rapport indirect avec l’apprentissage dans l’eau.
En monocycle, l’analogie avec la phase « s’élancer » permet de mieux comprendre que la première phase, « les premiers pas », n’aide pas vraiment à la pratique autonome du monocycle.
Avant de vous jeter sur le bitume, il faut savoir qu’il faudra, pour réussir à faire du monocycle, accepter deux contraintes: le temps de progression et les chutes répétées. Je pense que ces deux éléments font intimement partie de cet apprentissage.
Rouler en monocycle va mobiliser votre corps d’une façon inhabituelle. Votre organisme et en particulier votre cerveau a besoin de temps pour accepter, pour mémoriser et pour intérioriser des nouveaux réflexes. Ses réponses peuvent être complètement imprévisibles: blocage, crainte, acceptation, régression, assimilation… .
Votre apprentissage sera donc peut-être variable, irrégulier et long. Ne soyez pas étonné de progresser assez vite puis de stagner voire de régresser plusieurs fois au cours de votre apprentissage. Si vous avez en tête d’apprendre à rouler en monocycle, vous devrez y consacrer le temps nécessaire (entre 2 à 20 séances de 1h00).
Deuxième élément: plus vous chuterez, plus cela indiquera que vous prenez de vrais départs, que vous osez vous élancer franchement. Et par conséquent (à condition – et c’est important – de bien chuter), plus vous serez en situation de réellement progresser.
A la limite, moins vous accepterez de perdre l’équilibre, plus vous gênerez votre apprentissage car en monocycle, on ne peut pas créer son équilibre sans obligatoirement rechercher et entretenir un certain déséquilibre. Le paragraphe suivant, et plus particulièrement la tentative d’explication de l’équilibre sur une seule roue vous apportera des explications théoriques plus précises.
A présent, élancez-vous sans longer de mur et sans le soutien d’un coéquipier. Démarrez à partir soit d’un poteau ou d’un mur, soit avec l’aide d’un complice (la première possibilité va permettre une pratique totalement autonome).
Elancez-vous en vous basculant doucement vers l’avant. Ce mouvement doit vous amener à donner un coup de pédale pour compenser la sensation de chute. Parfois, le pédalage s’amorce difficilement car le déséquilibre en avant mobilise totalement l’attention de l’apprenti. Le coup de pédale doit être assez énergique pour donner un bon départ à son monocycle mais il faut rester souple et régulier si l’on ne veut pas passer devant ou bien derrière sa roue. Les progrès vous sembleront peut-être assez lents. Vous devrez reprendre ce mouvement 2 fois, 10 fois, 50 fois… pour gagner un, deux ou trois tours de roue supplémentaires. Allez camarades, courage ! C’est ici qu’il faudra mobiliser toute votre énergie.
Avec obstination, recommencez le démarrage avec les conseils d’un coéquipier monocycliste. En se fixant ces trois objectifs, répétez ce mouvement en faisant varier un seul paramètre. Le premier objectif sera de garder l’équilibre le plus longtemps possible. Il faudra raidir le haut du corps: pensez à l’expression « raide comme un piquet ». Conjointement au buste, la ceinture abdominale devra être bloquée (certains disent qu’elle doit être gainée). Jouez aussi sur l’ouverture des épaules, la portée lointaine du regard et l’appui complètement vertical de l’entrejambe sur la selle.
Le deuxième objectif sera de réussir à créer son équilibre. Vous pouvez varier l’inclinaison du départ. Insistez sur la puissance du pédalage, augmentez la rapidité et améliorez le rythme des coups de pédale.
Le troisième objectif sera d’entretenir son équilibre pour rouler de plus en plus loin. Vous pouvez vous concentrer sur la régularité et la souplesse des coups de pédale. Enfin vous améliorerez la projection du torse, le relèvement du menton et le déplacement en avant du bassin.
Enfin pour finaliser votre apprentissage, vous devrez contrôler totalement votre équilibre en synthétisant les trois objectifs. La selle et le bassin ne balanceront plus d’avant en arrière ou de droite à gauche si vous obtenez une position où vous êtes bien droit, si vous donnez des coups de pédale très réguliers et si vous vous cambrez suffisamment.
Pour améliorer l’immobilisation de votre bassin et pour maintenir la roue dans la bonne trajectoire, votre main peut saisir l’avant de la selle. En tirant fermement sur la poignée, vous modifierez aussi le contact des pieds avec les pédales et l’appui du bassin sur la selle. Décontractez et abaissez vos épaules et vos bras afin de limiter les gestes instables. Si votre pédalage parvient à être parfaitement fluide, vous surmonterez les problèmes de crispation des cuisses, de fatigue musculaire et de trajectoire incontrôlable.
Le choix du terrain en pente douce peut faciliter le démarrage car se pencher en avant pour faire partir son monocycle n’est pas une position qui va de soi.
Si vous appréhendez de vous laisser entraîner par la descente, optez pour l’autre départ. Dans cette situation, le démarrage se fait quasiment tout seul. Il suffit d’accompagner l’élan de votre roue par un pédalage bien réparti. Ne pas retenir brusquement ses pieds et éviter de pédaler par à-coups.
Reproduisez ce départ en jouant sur le positionnement du haut du corps et sur la vitesse de pédalage.
Une dernière recommandation, ayez le réflexe de vous réceptionner sur vos deux pieds. Mais comme conseillé pour l’apprentissage des chutes, au tout début, évitez de rattraper votre monocycle.
Se perfectionner
Pour initier des débutants, on peut exploiter deux options pédagogiques. La première se basera sur une approche théorique. La deuxième sera une méthode par activité. Certaines personnes préfèrent qu’on leur enseigne un mouvement pour l’assimiler tandis que pour d’autres, elles ont besoin de le découvrir, de se l’approprier, pour le réussir.
Pour un formateur la question sera donc de sentir quand et comment aborder l’apprentissage d’un geste soit de façon théorique soit de manière plus intuitive. Bien sûr, chacun va nuancer son approche et élaborer sa propre méthode en fonction du contexte, des personnes, du geste, de son expérience…
Essayons modestement d’expliquer le phénomène qui permet de rouler sur une roue. Ici, c’est en partie l’intensité du pédalage qui interagit contre le déséquilibre vers l’avant qui va créer l’équilibre. Notez bien que le terme « contre » signifie à la fois « en opposition » mais aussi « en rapport avec ».
Autrement dit, tout est dans le dosage de la vitesse de la roue en fonction du placement de son centre de gravité. En première analyse, on constate qu’il s’agit d’une situation dynamique, d’un équilibre en mouvement, comme celui du cycliste sur son vélo. Mais ce n’est pas si simple car en jouant sur le positionnement de son corps et l’appui sur les pédales, on arrive à obtenir un équilibre quasiment statique.
Par exemple, pour prendre de la vitesse, on va projeter son buste, son cou, ses hanches et ses bras en avant et parallèlement on décuplera la puissance du pédalage. Au contraire, si l’on souhaite rouler au ralenti, il faudra se tenir droit, « bien calé » dans le creux de la selle et se stabiliser délicatement sur les deux pédales. Après l’aspect théorique, nous présentons sous forme d’un tableau à la page suivante quelques exemples de situations amenant à ressentir intuitivement la position la mieux adaptée.
POSITION Á OBTENIR | SITUATION PROPOSÉE | REMARQUES |
Position bien droite | Rouler en portant un petit chapeau sur la tête | Ce chapeau tombera facilement en cas de position incorrecte |
Le bassin poussé vers l’avant et les épaules ouvertes | Prendre la posture d’un très gros personnage | Un jeune enfant gonflera son ventre |
Le torse projeté devant et les coudes en arrière | Bomber fièrement le torse | La tête va automatiquement se relever |
Se tenir parfaitement droit | S’appuyer lourdement sur son entrejambe | Stabilisation du monocycle et amélioration de l’équilibre |
Position bien droite Améliorer la régularité du pédalage | Etre léger sur ses pédales, pouvoir pivoter ses pieds Ou bien avoir l’impression de pédaler mollement | Exercice utile pour réajuster ses pieds juste après la montée Permet d’affiner son équilibre et de se relaxer |
Amélioration de l’appui Pouvoir passer des obstacles |
S’appuyer fermement sur ses pédales Pouvoir se lever de sa selle |
Sentir ses pieds complètement « collés » aux deux pédales |
Placement des coudes et des bras au niveau des hanches. Centre de gravité plus bas | Placer ses mains comme un orateur debout s’appuyant sur une table | Aide aussi à détendre ses épaules et ses bras |
Descendre son centre de gravité | Sentir ses épaules molles, faire tomber ses bras | Exercice de relaxation Amélioration de l’équilibre |
Placement du bassin en avant | Poser les mains sur les hanches | Raffermit le maintien de la ceinture abdominale |
Ouverture des épaules Projection du buste |
Poser les mains sur les épaules | Le centre de gravité sera rejeté en avant mais rehaussé |
Ouverture des épaules Projection du buste |
Pointer exagérément le menton et le cou en avant | Le centre de gravité sera repoussé vers l’avant |
Amélioration de l’appui. Savoir se lever de la selle | Rouler sur des petites branches, des petits obstacles | On doit avoir l’impression d’écraser les branches avec sa roue |
Améliorer la précision de l’appui sur les pédales | Pédaler sur le tiers avant du pied | Les chevilles vont apporter plus de puissance et de souplesse aux appuis |
Mieux rythmer et mieux répartir le pédalage. Apporter de la puissance | Pédaler en scandant : « 1, 2, 3,4, 1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4… » | Permet de contrôler plus finement l’équilibre |
Bonne maîtrise de la position et pédalage très régulier | Pédaler en fermant les yeux pendant au moins 5 secondes | Choisir un endroit propre : un gymnase ou un terrain de sport |
S’exercer à se déséquilibrer vers l’avant au moment du démarrage | Rouler, s’arrêter en se tenant à une rampe, repartir de cette rampe Puis recommencer… |
A l’arrêt, on adoptera la position de repos bien assis etles deux pieds en appui |
Apporter de plus en plus de précision à sa position et à ses appuis | Rouler le plus lentement possible | Travail de relaxation et de concentration |
Appuis différents sur les pédales et recherche d’équilibre plus dynamique | Changer de monocycle, rouler sur des roues de plusieurs diamètres | Permet de ressentir l’inertie, la nervosité et la maniabilité des monocycles |
On va enfin pouvoir lâcher dans la nature notre monocycliste débutant à condition de l’avoir aussi initié à l’arrêt, aux virages et à la montée sur son monocycle. Avec ce bagage de base, sa pratique deviendra autonome: il pourra progresser seul et pourquoi pas transmettre son nouveau savoir.
Pour s’arrêter’, il suffit de ralentir en retenant ses pieds puis de basculer doucement vers l’arrière. La jambe la plus forte vient ensuite se poser au sol et on attrape sa selle sur le devant. Pensez à rester droit jusqu’à l’arrêt et à ne pas saisir la selle trop tôt.
Le basculement peut se faire vers l’avant avec la selle attrapée sur l’arrière mais la sensation n’est pas très agréable. Avec un peu d’expérience, l’arrêt pourra se faire de plus en plus brusquement.
Pour virer à droite par exemple, il faut pousser sur sa hanche et se pencher franchement vers le bras qui se tend à droite. Le pédalage s’accélère; le bras gauche indique la direction du virage. L’inclinaison obtenue va déclencher le virage. Ce déclenchement sera aidé au début en vissant le haut du buste à droite. Mais le vissage du corps peut contrarier l’inclinaison. Si cette image peut vous aider: on a l’impression de tomber sur le côté et que sa main droite agrippe une barre verticale imaginaire pour tourner autour. Plus vous vous laisserez « tomber sur le côté », plus vous déclencherez un virage serré et plus vous améliorerez la fluidité du virage (mouvement sans à-coup).
Entraînez-vous systématiquement des deux côtés et gonflez votre pneu au maximum: le déclenchement sera facilité.
Pour la montée directe, on pose un pied sur une pédale dirigée vers soi et en bas (manivelles réglées entre 9h15 et 10h20, 9h étant la direction de la pédale vers soi). Vous trouverez facilement le réglage de la hauteur de cette pédale de manière empirique, en fonction du diamètre de votre roue et de la longueur des manivelles.
On cale la selle entre ses cuisses, puis on donne une bonne impulsion du pied au sol en poussant un peu la hanche vers l’avant; le monocycle se redresse verticalement en avançant très légèrement. En se levant complètement, on pose vivement l’autre pied sur la pédale. Votre roue ne doit pratiquement pas rouler vers l’arrière. Juste à ce moment-là, on se retrouve en équilibre statique. On donnera un petit coup de pouce en écrasant fermement les deux pédales pour se stabiliser bien d’aplomb sur les pieds. Enfin penchez-vous en avant et donnez un bon coup de pédale tandis que vos coudes s’écartent pour apporter de la stabilité. La clé de ce départ est d’arriver à relever verticalement son monocycle et à correctement se positionner pour contrôler le fugace équilibre statique. Si le départ est élégamment maîtrisé, on arrive à décomposer facilement le mouvement en trois temps: l’impulsion initiale – l’équilibrage statique – la poussée provoquant le démarrage.
Avec un peu d’habitude, on enchaînera ce démarrage tout en marchant et en faisant rouler son mono devant soi tenu par l’avant de la selle.
Cette petite astuce peut faciliter les montées: fixez une plaquette en métal sous les pédales afin de les maintenir toujours à l’horizontale.
Je conseille, dans un premier temps, d’apprendre à monter sur un 20 pouces. Une plus grande roue imposera, pour monter dessus, d’exécuter avec justesse son démarrage car l’équilibre ne sera obtenu qu’une fois la roue en mouvement.
- Où l’on cherche à sentir la position du monocycliste:
rouler en s’appuyant sur quelqu’un ou quelque chose. - Où l’on va s’habituer à chuter:
s’exercer à toujours retomber sur ses pieds. - Où l’on s’élance en pensant à se tenir bien droit:
position indispensable pour réussir à garder l’équilibre. - Où l’on s’élance en s’obligeant à pédaler le plus longtemps possible:
il s’agit de rouler plus vite pour mieux créer son équilibre. - Où l’on s’élance en essayant de pédaler régulièrement tout en bombant le torse:
maintenir un certain déséquilibre pour maîtriser son monocycle. - Où l’on apprend à virer:
pour éviter les arbres… - Où l’on apprend à monter sans appui:
pour être complètement autonome.
Et maintenant, « Roulez jeunesse ! » ou plutôt, je préfère reprendre une devise bien connue : « Tous pour une… Une pour tous ! ».
Avec Eric Le Gall
Rouler avec assistance
Ça y est, vous avez votre monocycle, et vous êtes prêt à faire le grand saut. Mais une fois devant l’engin, vous vous demandez comment s’y prendre… Cette méthode est faite pour résoudre ce problème en vous donnant les techniques classiques du monocycle. Comme toutes les méthodes, il n’est pas indispensable de la suivre à la lettre, au contraire. N’oubliez pas non plus que l’acharnement sur une étape est déconseillé, c’est la meilleure façon de ne pas y arriver. Préférez plutôt reprendre l’étape ultérieurement, « qui va lentement va sûrement ». Cette méthode vous apprend à rouler avec assistance. Par assistance, j’entends une aide, pas forcément humaine. Cette aide peut être en effet tant une personne (monocycliste ou non) qu’un support (mur, rampe, …). Sachez cependant que vous progresserez plus vite avec une personne connaissant déjà le monocycle et qui pourra bien vous conseiller. On estime en général qu’il faut au minimum 15 jours d’entraînement régulier pour maîtriser les bases du monocycle, mais ce chiffre est très variable selon le profil et la régularité du monocycliste.
Monter sur le monocycle
Voici les difficultés qui commencent… Au premier abord, si vous avez essayé de monter sur le monocycle au « feeling », vous n’y êtes sûrement pas arrivé, ou du moins d’une manière pas vraiment élégante. Si vous arrivez tout de même à monter dessus, vous pouvez sauter cette étape, sinon, la méthode ci-dessous devrait vous éviter quelques chutes et péripéties inutiles…
On commence par placer le monocycle devant soi, en le tenant par la selle. On place la roue de façon à ce que l’une des pédales, celle où on va mettre le pied en premier, soit à la position la plus basse, légèrement en arrière. On place ensuite la selle dans l’entrejambe. On pose le pied sur la pédale la plus basse, et, tout en poussant avec l’autre jambe, on appuie sur la pédale. La roue recule d’un quart de tour et la selle remonte, et on se retrouve sur le monocycle. Bon, ça, c’est la théorie… En pratique, vous n’y arriverez pas du premier coup. N’hésitez pas à bien appuyer sur la pédale pour vous hisser sur le monocycle. N’hésitez pas non plus à vous aider de votre assistant, il est là pour ça… Il doit vous soutenir lors de l’appui sur la pédale pour vous empêcher de bouger latéralement et ainsi déséquilibrer le monocycle. Si vous utilisez un mur, vous pouvez vous appuyer dessus, donc vous pencher un peu latéralement, mais, prenez garde aux chutes! Ne prenez pas non plus l’habitude d’être trop dépendant du mur. On se retrouve alors avec les manivelles verticales. Pour plus de stabilité, on pédale un quart de tour afin de les placer horizontalement, en exerçant une pression égale sur les deux pédales. Pour vous stabiliser, pensez à écarter les bras et à vous en servir comme balancier.
Autres conseils importants:
- à la fin de l’étape, vous devez vous retrouver avec la quasi-totalité de votre poids sur la selle et non sur les pédales. Pour cela, pensez à bien vous asseoir sur la selle. Ceci est vraiment fondamental dans l’apprentissage du monocycle.
- pensez aussi à ne pas positionner les pieds n’importe comment sur les pédales. Préférez mettre seulement l’extrémité des pieds sur la pédale, vous aurez ainsi un meilleur contrôle.
Apprendre à descendre
Apprendre à descendre sans risque est vraiment très important. En effet, si vous descendez n’importe comment, vous risquez de vous blesser et d’abîmer le monocycle. Il y a deux façons de descendre d’un monocycle:
- par l’arrière, la méthode la plus facile à mon goût. On positionne son poids en arrière, on attrape la selle devant avec une main et on pose le pied se trouvant sur la pédale la plus haute.
- par l’avant. Quand une pédale est à sa position la plus basse, on pose le pied se trouvant dessus par terre et on descend par l’avant, en faisant attention à ne pas être « emporté » par l’élan.
Durant ce mouvement, une main passe derrière pour attraper la selle afin de ne pas lâcher le monocycle durant la chute.
Selon moi, la méthode la plus facile pour descendre du monocycle est d’y aller au « feeling », en faisant simplement attention à ne pas faire tomber le monocycle, le reste venant tout seul… Évitez seulement de descendre par le côté, c’est la meilleure façon de chuter.
Rouler avec assistance
Une fois sur le monocycle, il faut maintenant apprendre à rouler, à tourner et à s’arrêter dans de bonnes conditions. Ici, votre accompagnateur vous sera vraiment utile, voire indispensable.
- avant de rouler: assurez-vous de bien être à l’aise sur le monocycle, c’est vraiment essentiel pour pouvoir progresser, on doit s’y sentir aussi bien que sur un vélo, ne pas avoir tout son poids sur les jambes, mais plutôt sur la selle. Il faut aussi s’assurer que les pédales sont bien horizontales. Si vous n’êtes pas installé correctement, mieux vaut descendre du monocycle et y remonter que de partir dans de mauvaises conditions.
Pour rouler, il faut garder à l’esprit que c’est la position du corps qui permet le contrôle du monocycle. Pour avancer, il faut se pencher légèrement en avant, mais en gardant toujours la tête droite, et en regardant au loin. Cette manoeuvre est assez impressionnante au début, mais on s’y fait vite. Pour débuter, commencez à pédaler seulement un demi-tour, toujours avec le soutien de l’accompagnateur. Lorsque vous vous sentez réellement à l’aise, vous pouvez alors passer au tour complet de pédale, toujours en faisant bien attention à vous arrêter uniquement lorsque les pédales sont à l’horizontale. Durant les arrêts, ramenez le corps bien vertical afin de ne pas être emporté par l’élan. Il est aussi fondamental de contrôler son monocycle. En effet, on n’arrive parfois pas à arrêter le mouvement des jambes, qui continuent de pédaler de plus en plus vite, sans qu’on puisse les commander… Cela entraînera sans doute des belles chutes, mais à force de persévérance, on arrive tout à fait à contrôler ses membres.
Au début de l’apprentissage, il est aussi très difficile de garder l’équilibre latéral. Pour cela, pensez à écarter les bras et à vous en servir comme balanciers, tout en gardant une pression sur l’accompagnateur. Toutefois, ne vous penchez pas trop sur lui! Vous devez sentir, comme je l’ai déjà dit plus haut, la majeure partie de votre poids sur la selle.
Si vous arrivez à pédaler un tour, enchaînez les tours jusqu’à vous sentir à l’aise sur le monocycle et pouvoir alors rouler au moins une dizaine de mètres accompagné. Pour vous arrêter, voyez le paragraphe précédent, mais n’oubliez pas non plus que l’arrêt face à un mur est tout à fait possible.
Vous savez maintenant rouler en ligne droite et vous arrêter, mais tous les chemins ne sont pas rectilignes, et il vous faut donc apprendre à tourner. Pour apprendre à tourner, choisissez un endroit avec assez d’espace pour manoeuvrer. Pour apprendre à tourner, deux théories sont proposées:
- commencez par rouler en ligne droite, puis regardez dans la direction où vous voulez aller. Tournez alors le monocycle en appuyant plus sur la pédale extérieure au virage, tout en penchant le corps et les bras vers l’intérieur du virage.
- en roulant droit, déhanchez-vous (« poussez » votre bassin, en gardant les épaules à leur position initiale) du coté vers lequel vous voulez tourner. Cette méthode donne des résultats spectaculaires, il faut vraiment l’essayer…
Voilà pour la théorie. En pratique, il se peut que vous fassiez les virages naturellement, sans réellement penser à la position des membres, à la pression sur la pédale, etc… Tant mieux pour vous! Il se peut aussi que vous éprouviez plus de difficultés à tourner dans un sens plutôt que dans un autre. Pensez donc à vous entraîner de chaque côté. Commencez par des virages assez larges, et restreignez-les au fur et à mesure de vos progrès. Vous arriverez ainsi à effectuer un cercle, un slalom, un huit, … Normalement, vous devriez maintenant maîtriser le monocycle accompagné. Il faut maintenant passer à la pratique du monocycle seul…
Partie 2 : rouler seul
Vous savez maintenant monter sur votre monocycle et vous arrivez à rouler avec assistance sans trop de difficultés, il est temps de vous passer d’accompagnateur. Cela peut au début paraître assez effrayant et plus difficile car vous n’aurez plus alors de soutien en cas de déséquilibre ou de chute. Cependant, si vous maîtrisez relativement bien votre monocycle avec accompagnateur, cela ne devrait pas poser de problèmes majeurs. Cependant, je pense que l’accompagnateur joue aussi un rôle du point de vue psychologique, car il sert parfois plus à rassurer qu’à garder l’équilibre! Il vous faudra donc ici lutter contre ce qui me paraît être un frein à la pratique du monocycle pour les débutants, à savoir la peur de la chute… Rassurez-vous, ici, rien de très dangereux, mais si vous ne vous sentez pas prêt pour rouler seul, roulez encore un moment avec votre accompagnateur et revenez plus tard à cette rubrique.
Monter sur le monocycle
Pour monter sur votre monocycle sans aide, la technique est la même que celle utilisée pour monter avec aide. On se place derrière le monocycle, une pédale plus basse que l’autre et plus près de soi. On place alors la selle dans l’entrejambe, on appuie alors sur la pédale la plus basse et on monte sur le mono. La roue tourne alors d’un quart de tour. Monter sur le monocycle sans aide est assez difficile au début, mais ne vous découragez pas, ça finit par passer sans problème. L’inconvénient de cette méthode est que l’on est obligé de rouler quasiment instantanément après être monté, car les pédales se retrouvent à la verticale, une position complètement instable. Dans les cours, je propose aux débutants une variante un peu plus difficile pour certains, mais qui, une fois acquise, permet une progression plus rapide: en partant de la même position initiale, il s’agit de monter sur le monocycle en appuyant le moins possible sur la pédale basse. La montée se fait en se propulsant avec la jambe arrière qui est au sol, et en « montant » son corps pour qu’il vienne se poser sur la selle. Si on réussit bien cette montée, les pédales ne bougent quasiment pas, et on se retrouve alors dans une position stable avec les pédales quasiment à l’horizontale. Il est alors temps d’apprendre à rouler seul.
Rouler seul en monocycle
Une fois sur le monocycle, vous verrez qu’il est assez difficile d’y rester longtemps en équilibre. Pour maintenir cet équilibre, il faut donc rouler (pour le moment, en avant, pour l’arrière, on verra plus tard…). Pour rouler, il est essentiel de vous pencher légèrement en avant, toujours en regardant loin devant, tête haute. Cela entraîne un déséquilibre du corps, mais vous ne pourrez pas commencer à avancer sinon. Attention cependant à bien pencher tout le corps et non à simplement plier le buste. En fait, un peu comme dans la deuxième méthode proposée pour tourner, le mouvement est essentiellement contrôlé par le bassin. On verra avec l’expérience que pour accélérer, il faut basculer le bassin vers l’avant. Il faut alors enchaîner en pédalant. Au début, vous aurez tendance à pédaler très vite, mais c’est une habitude à perdre! En effet, plus vous pédalerez vite, plus votre corps sera en déséquilibre vers l’avant et vous risquez alors la chute. Essayez donc de contrôler votre pédalage. N’oubliez pas que c’est lui qui détermine votre vitesse sur le monocycle!
Au fur et à mesure, essayer alors de remettre votre corps à la verticale en roulant, bien en équilibre sur la selle. Vous pourrez alors mieux contrôler votre équilibre. Essayez aussi de faire jouer vos bras comme balanciers, cela vous sera d’une grande aide, notamment dans les virages. Il est d’ailleurs temps d’arriver à tourner seul. Le principe a déjà été vu avec accompagnateur, mais un rappel ne vous fera pas de mal; pour tourner, déhanchez-vous pour creuser le corps dans l’intérieur du virage. Ici aussi pensez à utiliser vos bras pour l’équilibre! Je pense que si vous arrivez à tourner en étant accompagné, cela ne devrait pas poser de problèmes majeurs seul.
Pour vous arrêter, l’idéal et sans doute la manière la plus artistique est de commencer par ralentir, en pédalant de moins en moins vite. Attention à tout de même garder un certain rythme et à ne pas « casser » le jeu de pédalage, ce qui vous ferait vous arrêter trop brusquement contrairement à l’effet voulu. Une fois que vous roulez à faible vitesse, descendez alors par l’avant ou par l’arrière (voir la rubrique précédente où ces techniques sont abordées). Si vous souhaitez vous arrêter alors que vous roulez à plus grande vitesse, utilisez également les descentes par l’avant ou par l’arrière.
Cependant, pour des raisons de sécurité et de confort, préférez utiliser la descente par l’arrière. Voila, vous devriez maintenant arriver à rouler seul sans trop de difficultés. Une fois que ces techniques sont bien maîtrisées, vous pouvez passer à des techniques plus avancées et des figures plus difficiles.
Partie 3 : faire du sur-place
En monocycle, faire du sur-place ne se limite pas à rester sans bouger sur le monocycle. En effet, vous n’arriverez pas à garder votre équilibre si vous essayez cette technique, ou du moins seulement durant un instant relativement court. Pour rester en équilibre sur le mono, il faut donc agir sur l’engin. L’action pratiquée est relativement simple: il faut pédaler un demi-tour en avant, puis également un demi-tour en arrière, tout en gardant le buste au même endroit. Voilà pour la théorie. En pratique, cela n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, car l’enchaînement des 2 coups de pédales est assez difficile à réaliser lorsque l’on commence à apprendre le sur-place. Ainsi, comme pour la plupart des figures décrites dans ce chapitre, il vous faudra répéter l’exercice et vous entraîner avant de pouvoir faire du surplace sans problème. Pour commencer, il est conseillé de se faire aider, un mur ou une rampe pouvant convenir également. Montez alors sur le monocycle, en gardant pour l’instant les pédales horizontales. Avancez alors en pédalant un demi-tour puis arrêtez-vous. Essayez alors de refaire cet exercice, mais dans l’autre sens, c’est déjà plus difficile, mais pas insurmontable ! Répétez alors les deux mouvements, mais toujours en gardant un arrêt entre les deux. Cependant, remarquez que si vous essayez de vous passer d’aide, l’arrêt vous fera inéluctablement tomber, ou du moins perdre l’équilibre… Pour garder l’équilibre, il faut donc enchaîner les 2 mouvements, mais en se passant d’arrêt. Essayez d’abord avec aide, puis, quand vous vous sentez prêt, passez-vous de l’aide! Il faut noter que lors du surplace, le buste ne bouge pas de place, c’est le monocycle qui passe successivement devant puis derrière vous. Il ne faut donc plus se pencher en avant comme on le fait lorsque l’on roule normalement!
Lorsque vous maîtrisez suffisamment bien le surplace avec 1/2 tour de pédale, essayez de réduire l’amplitude du pédalage. Cette diminution provoque alors une augmentation du rythme, mais aussi une plus grande stabilité sur le monocycle. Il faut alors mettre plus de pression sur la pédale du bas, en gardant les manivelles presque verticalement. Avec de l’entraînement, vous pourrez alors ne plus mettre de pression sur la pédale du haut, et donc essayer le surplace en ne gardant que le pied du bas, l’autre servant alors de balancier. N’oubliez pas de vous entraîner des deux côtés afin de ne pas privilégier une jambe plutôt que l’autre.
Partie 4 : rouler à reculons
Afin de compléter votre technique monocyclique, il peut être intéressant de savoir rouler en arrière. Si on s’y prend bien, cette technique n’est pas vraiment difficile, bien qu’impressionnante autant pour celui qui est sur le monocycle que pour celui qui la regarde, aussi il est tout de même préférable d’apprendre en compagnie d’un monocycliste expérimenté. Comme pour toutes les méthodes d’apprentissage du site, ne la suivez pas forcément à la lettre ! Elle est conçue pour vous donner les méthodes nécessaires pour apprendre à rouler en arrière, mais si un exercice ne vous parait peut-être pas adapté à vos besoins, n’hésitez alors pas à passer au suivant… D’expérience, les chutes les plus mauvaises interviennent lorsque l’on roule en arrière, et la tête peut alors heurter violemment le sol. Le port d’un casque est donc assez judicieux dans cette phase de l’apprentissage.
Le sur-place à un tour
Cette technique est à la base de l’apprentissage pour rouler en arrière. Il vous faut donc maîtriser le sur-place.
Ici, le principe reste le même : on pédale la même distance en avant et en arrière afin de ne pas avancer ni reculer. Cependant, et c’est là que ça se complique, on ne pédale plus un demi-tour en avant puis un demi-tour en arrière, mais un tour de pédales entier. La zone d’étalement du sur- place est donc doublée. Cette figure (le double tour) est vraiment fondamentale pour apprendre à rouler en arrière.
Exercez-vous le long d’un mur (ou d’une rampe). Essayez de passer la figure sans vous appuyer contre le mur ou la rampe. Vous devez regarder vers l’avant, et avoir comme d’habitude votre poids réparti uniformément sur le mono. Essayez aussi de conserver la même vitesse tout le temps, les accélérations étant souvent synonymes de chutes… Au fil du temps, essayez de vous passer du mur. Essayez aussi de maîtriser le double tour en commençant par rouler en arrière aussi bien que par l’avant. Si vous apprenez en compagnie d’un monocycliste, placez-vous face à face et tenez-vous les mains. Quand vous rouler en avant, votre assistant roule en arrière et vice-versa. Attention toutefois à conserver une distance assez importante entre les 2 monocycles. Au fur et à mesure que vous vous sentez à l’aise, essayez de lâchez les mains de votre assistant. Si vous estimez maîtriser la technique du sur-place à un tour, passez alors à la 2è étape.
Progresser face à un mur
Placez-vous maintenant face à un mur. La technique que nous allons utiliser est la même que celle décrite précédemment, mais le principe en diffère légèrement. Le mur va nous servir de soutien tout au long de l’exercice.
- Dans un premier temps, nous allons nous entraîner à la technique du sur-place à un tour face au mur.
Face au mur, poussez à l’aide de vos bras sur le mur et roulez un tour en arrière, et enchaînez ensuite avec un tour en arrière. Cette technique paraît presque naturelle si vous maîtrisez déjà le sur-place à un tour le long d’un mur. Toutefois, assurez-vous de bien vous entraîner sur ce point, ce ne sera pas du temps de travail perdu. - Dans un second temps, nous allons augmenter la distance d’éloignement du mur.
Essayez d’augmenter cette distance de manière progressive, vous éviterez bien des chutes et vous gagnerez en assurance. Comme pour la 1ère étape, essayez de contrôler votre vitesse, il n’y a aucun intérêt à venir s’écraser contre le mur à cause d’une vitesse trop excessive… A la fin de cette étape, vous devriez savoir rouler plusieurs mètres en arrière sans trop de problème. Vous pouvez alors passer à l’étape suivante.
Finaliser votre apprentissage
Au programme de cette étape: la position sur le monocycle lorsqu’on roule en arrière et les techniques permettant de tourner en arrière.
- La position sur le monocycle:
Vous savez maintenant rouler en arrière, mais assurez-vous d’avoir une bonne position sur le mono: votre poids doit être également réparti entre les différentes parties du mono en contact avec vous (selle et pédales). De plus, pour une meilleure stabilité, les bras apportent une aide précieuse, pensez à vous en servir comme balanciers en les tendant sur le côté.
- Comment tourner:
Pour tourner en arrière, la technique ne diffère pas de celle utilisée pour tourner en marche avant. Il faut pencher légèrement les bras et les hanches dans la direction souhaitée. En même temps, on presse plus fortement la pédale se trouvant à l’extérieur du tournant quand elle se trouve dans sa position la plus haute. Lors de l’apprentissage, pensez à commencer par des virages larges (pensez donc à vous entraîner dans un endroit dégagé), puis réduisez au fur et à mesure la largeur des virages.
Derniers conseils:
Faites attention à ce qui se passe derrière vous! Pensez à rouler avec la tête sur le côté lorsque vous roulez. N’oubliez pas que la maîtrise de votre vitesse conditionne votre maîtrise de la trajectoire et conditionne aussi la fréquence de chute… Aussi, n’essayez pas de brûler trop vite les étapes. Rappelez-vous enfin que ce n’est qu’en travaillant que vous arriverez à rouler en arrière sans problème.
Partie 5 : les sauts
Pour pouvoir se déplacer en ville, il est indispensable de pouvoir faire face aux différents obstacles de la rue, notamment les trottoirs. L’apprentissage du saut vous ouvre la voie à des figures plus acrobatiques ou à d’autres voies du monocycle, comme le monocycle tout-terrain, où les sauts sont incontournables. Nous nous limiterons ici à la technique du saut simple appliquée à la montée d’un trottoir.
Les sauts sur place
Cette technique est à la base de l’apprentissage du saut. Elle consiste à faire sauter le monocycle à l’arrêt. Vous devez ici, bien sûr, maîtriser la technique du sur-place, expliquée précédemment.
Edit : je ne suis pas tout à fait d’accord, un équilibre statique suffit !
Placez-vous le long d’un mur, appuyez-vous dessus d’une main, et prenez de l’autre main, par le devant, la selle du monocycle. Essayez de faire de petits sauts avec le mono, en dépliant vos jambes et en tirant tout de suite après avec votre main sur la selle. L’idéal est de s’aider autant des jambes que de la main. Une fois en l’air, essayez de plier les jambes, votre saut aura plus d’amplitude, car il n’est pas limité par la raideur des jambes.
Une fois cet exercice réussi, essayez de coordonner plusieurs sauts à la suite, toujours en vous aidant du mur. Puis, lorsque vous avez assez d’assurance, éloignez-vous du mur et enchaînez : rouler – sur-place – sauter – rouler. Puis, essayez de placer plusieurs sauts successifs au lieu d’un seul. Dans un premier temps, effectuez ces sauts sur place, puis si vous vous sentez à l’aise, effectuez un déplacement lors des sauts. Il faut alors donner des impulsions plus fortes, et donner un mouvement de bassin pour accompagner le monocycle.
Attention lors de la réception du saut à ne pas vous déséquilibrer ! Pour cela, contrôlez la pression au niveau des pédales. Si vous estimez maîtriser la technique du sur-place, passez alors à la 2e étape.
Sauter face au trottoir
Cette étape est la continuité de l’exercice précédent, mais ici, on va effectuer l’enchaînement suivant :
Rouler => sur-place => 2 sauts sur place => un saut sur le trottoir => rouler
Les 2 premiers sauts permettent de se placer face au trottoir, de se placer plus près pour faciliter le saut final. Lors de vos premiers sauts, choisissez un obstacle peu élevé, puis augmentez la hauteur au fur et à mesure de vos progrès.
Finaliser votre apprentissage : sauter le trottoir en roulant
Au programme de cette étape: la suppression de l’arrêt et des sauts sur place avant le saut.
Ici, l’avantage est que le mono a déjà de la vitesse, il faut donc donner moins d’impulsion lors du saut. Cependant, cette vitesse peut aussi se révéler être un inconvénient : elle diminue la précision, peut favoriser les chutes si le saut ne passe pas… Aussi, comme pour l’exercice précédent, augmentez la vitesse au fur et à mesure… tout vient à point à qui sait attendre…